"Le hasard est le plus grand romancier du monde; pour être fécond, il n'y a qu'à l'étudier"
Balzac
L'homme
L’homme écrit comme un fou. Frénétique, malade, il n’arrête pas. Son 174ème livres sera un succès !
La voix, les voix lui dictent à une vitesse de dingue les mots, les phrases. Il a juste le temps de gribouiller, prendre des notes, saisir les mots au vole dans le filet de ses pages, sur son cahier à petit carreaux....
Il entend une histoire insensée qui le hante depuis trente ans, depuis son enfance, depuis qu’il a entendu pour la première fois les voix. Comme une de ces pièces de théâtre que l’on entendait, des feuilletons de radios. Il les entendaient.
Il était omnubilé par ces histoires qu’il ne pouvaient éteindre, arrêter et qu’il entendait en permanence. Il se serait arraché les oreilles pour se libérer.
Puis il eut envie de les écrire. Il avait cette envie forte de les conserver pour mieux les comprendre, les apprivoiser. Il comprit ainsi. Il était branché sur une longueur d’onde que seul lui et quelques autres recevaient, ces quelques autres que l’on disait fou, schizophrène, n’était-il pas d’ailleurs tous des récepteurs branchés sur un réseau hertzien, que seul eux réceptionnait ?
Il devait retranscrire tel un historien ce qu’il voyait, pour le futur, le combat, les autres. Il était tel un cinglé qui entendait des voix, mais il savait qu’aujourd’hui il devait écrire dans un bar. Personne en pourrait l’arrêter ni les infirmiers des instituts psychiatrique, ni tous les autres docteurs.
Dans ce bar, il écrit, une histoire qu’il a entendu 175 fois, et dont il a copié sur disquette, sur ses cahiers, sur me murs de ses cellules d’asiles, sur lesquels des centaine de fois sur ces mêmes cahiers, les mêmes verts à spirales, ils avait écrit les mêmes mots, toujours les même phrases, le même combat, ce même livre appelé "Phallocratie".
Il entend ces voix, moins distinctement qu’avant mais toujours, elles parlent forts et de plus en plus mal, brouillées.... C’est le manque de médicaments qui lui donne cette impression.
Les drogues de synthèse et les divers anxiolytiques et calmants que l’hôpital lui avait injecté, accroissait ce phénomène de réception. Il en était même arrivé quelque fois à créer lui-même des drogues qui lui permettaient de se trouver plusieurs jours en état second, un état de transe qui alors faisait communier son esprit avec ces voix, il suffisait par la suite qu’il se concentre sur l’une d’elle pour recevoir parfaitement son histoire. Il la vivait, la ressentait en direct, la moindre impression, sensation de la personne qui parlait, c’était comme de la radio, une émission mais en plus sensitif, en plus intime. Il sentait les malaises, les chaleurs, les souffrances, les battements de cœur et la respiration.
Un état qui lui procurait une sensation vraiment intense. Il était comme câblé au monde, à un autre monde dont lui seul bénéficias des appels, des discours.
Il se sentait comme privilégié, jusqu’au jour où il comprit. Là il décida de trouver une solution pour les lier, car toute les voix représentais un tout. Quinze voix, quinze histoires qui n’aboutissait qu’à un instant : une histoire d’à peine huit minutes.
Il devait la lier, et pour cela créer artificiellement, comme dans son esprits, le lien pour sauter d’une fréquence à l’autre.
Puis, peu à peu, plus de drogues, plus de délires, il devait en savoir plus, savoir ce qui se cachait derrière ces voix, il prit des bio-drogues, des drogues qui généraient dans l’hypophyse même, une émulsion chimique supérieur aux stupéfiants ordinaires, et là il passa de la radio à la télévision : il voyait ces délires, il voyait, ces voix, ces sons se transformait en visage, en lieux, en action, en temps réel, il voyait dans son réel à lui, il savait tout...il était submergé par l’image, toutes les images....il voyait, entendait, pensait dans les treize autres, il s’incrustait partout.
Rien ne lui manquait, il était un tout, de l’odeur aux sensations en passant par les frissons, il ressentait tout des treize femmes du bar....
Il devait les décrire, mais il savait aussi que pour faire partager ce savoir, cette passion, il n’aurait jamais la technologie adéquat pour ce permettre de créer ce réel, tout juste de quoi lier les textes en HTML, ce langage informatique né pour le net, Internet, et permettre de sauter d’un texte à l’autre, en cliquant, comme lui zappait d’une conscience à l’autre.
Il devait partager, il devait leur dire ce qu’il allait leur arriver, l’avenir, leur revenir. Alors pourquoi ne pas leur mettre toutes les armes entre leurs mains, et leur permettre en plus de comprendre que la coïncidence n’hésite pas, comme il l’avait dit auparavant à
Rose....Il se souvint de ce jour, ce premier jour, de ses sens affolés, il était en plein délirum grave, il nageait dans son vomi et ses excréments. Il était en manque depuis trois jours, il vivait un véritable calvaire, il voulait mourir, rester dans son trip : les voix, les mêmes répliques venaient pénétrer en lui, lui rappelant qu’il n’était qu’un messager, qu’un sale messager et qu’il doit juste transcrire un récit, un récit qui le hante....
les voisins s'étaient plein, la police avait débarqué, les voisins en avait marre, ils gueulaient. Il gênait en permanence, on le prenait pour un débile, il se lamentait, se fracassait la tête contre les murs pour que les voix arrêtent, il se connectait sur son nano-computer pour écrire, retranscrire les voix, se défonçait pour vivre en transcendance avec ces paroles qui le ravageait. Les voisins ont alors forcé les flics à intervenir, et les poulets ont trouvé un déchet câblé à sa machine en état second.
Le pompiers lui ont injectés des calmants et tout est revenu. Puis les ambulanciers ont voulut le faire dormir. Il a refusé, il ne voulait plus dormir, ne plus les laisser parler dans ses rêves, il ne voulait plus vivre une nuit sans contrôle, ne plus entendre les voix. Il supplia les pompiers, les flics, les ambulanciers de le tuer.
Il l’ont envoyer à l’asile. Là il sait mutilé, griffer, écorché et a tenté de s’arracher ses oreilles, s’arracher le crâne.
Les infirmiers l’ont trouvé avec du sang partout coagulé, dépouillé de vêtements. Il l’ont abrutis de drogues à mort, et l’ont attaché, sanglé.
C’était comme un air de musique que l’on arrive pas à s’ôter de la tête.
Des Il l’ont laissé entre les mains d’un présumé psychologue qui avait dû obtenir son diplôme dans un institut de torture.
Il lui fit des électrochocs, des prises de drogues et d’autres tortures. Il était persuadé que les schizophrènes avaient une forme de don génétique qui leur permettait de communiquer un niveau au-dessus des autres, comme si sa maladie lui permettait de recevoir quelques chose d’exceptionnel.
Puis il y a eut Rose...ses mains, ses caresses, ses mots, sa voix, ses intention, ses attentions, ses formes, sa chaleur, son odeur...
il a reconnu cette odeur avec son nouveau docteur, il a compris alors son fatum, la fatalité il a compris, qu’il devait faire aujourd’hui...
Rose et ses douceurs lui avait redonné goût au combat, à la vie, au choix des armes. Il a appris à dominer, ses pensées, et a quelque fois même été libre de ses idées, de ses sons, il avait réussis un cours instant a stopper ces voix, ces fréquences qui le hantait... il commençait à être guérit, ou devenir normal !
Elle l’avait caressé, elle avait touché son front. cela faisait si longtemps que personne ne lui avait porté attention. Elle avait longuement observé son crâne déformé d’enfant malheureux, le crâne de l’homme maintenant, une forme qu’elle connaissait, une déformation qui l’avait handicapé et certainement qui lui avait procuré cette maladie.... elle avait compris, l’erreur, elle s’était souvenu, chacun était le criminel de l’autre, elle avait compris, elle se sacrifia.....
C’est de cette déformation du crane, c’est de cette douleur infantile de bébé, ce choc de la naissance que les voix avait dû se réveiller ....
Combien de fois c’est elle excusé, combien de fois a-t-elle dis pardon, implorant son salut au jeune homme harassé par les drogues et les calmants... Mais lui ne lui en voulait pas, il aimait temps sentir cette femme le serrer dans ses bras, il aimait temps sentir cette femme l’aimer comme le nouveau né qu’elle avait voulu jadis avorter.
Elle lui a caressé le crâne de remord, elle l’a aimé de remord, ou alors de souffrance, elle l’a intégré en elle, comme une forme de rédemption.
Il a aimé ce moment, c’est le seul moment intime de sa vie, que lui seul à éprouvé, sans le besoin de passer par les émotions de l’une des voix qui le hantait, sans avoir ce besoins de violer l’intimité d’un autre qu’il entendait.
Puis il lui a avouer à elle, il lui a dit qu’elle serait l’une d’entre-elle, l’une de ces femmes qu’il entendait jour et nuit.... il lui a tout dis. Il lui donné rendez vous, lui promettant, des retrouvaille.
Comme il a prédit à cette deuxième femme, le médecins, le psychiatre au grande jambe,
la belle femme qui assise derrière son bureau l’enregistrait pendant de longue séance avec un minuscule magnétophone, tout en prenant des notes. Il lui a dit pour son combat, ses voix, et ses coïncidence, il lui a dis qu’il tuerais, pour libérer certains, qu’il travaillerait pour les autres, que toutes partirons de zéros à leur rencontre pour des aventures nouvelles, des batailles celle du combat contre la phallocratie. Elle l’avait pris pour un fou, jusqu’au jour il lui a dis qu’elle le trahirais... il savait que se serait elle, celle qui lui rappelait Rose, sa belle Rose, cette Rose si belle, son infirmière qui un jour l’avait aimé et lui avait caressé le front. Elle avait la même odeur.Il la vit entrer dans le bar tout à l’heure, avant d’entendre les voix. Rose est passé, il pouvait deviner ou entendre le moindre de ses pensées, elle était là devant lui à une table à l’attendre, elle avait peur, l’appréhension, d’être moche, de ne plus plaire. Mais il l’aimait temps.
Il ne pouvait la rejoindre car son délire sa réalité avait rejoint la réalité, il s’agissait du jour J, du jour de la prophétie, de ce jour qu’il n’arrêtait pas d’entendre dans sa tête depuis sa naissance. Les voix était maintenant réel, il les reconnaissait toutes, il allait vive la scène.
Alors il s’est mis à gribouiller, écrire, le plus vite possible, ressentir et décrire. il devait une dernière fois avant la fin de l’histoire du présent retranscrire l’avenir. il ouvrit l’un de ses cahiers vert à spirale et petit carreaux et attrapa les mots dans son filet.
C’est parce que la voix lui avait dit que c’était hier le grand jour, qu’il s’était enfuit et avait couru, couru, jusqu’a ce bar. Bien sur il avait profité du peu de temps qui lui restait pour préparé cette réunion, il devait construire le destin, en quelque sorte.
Il savait qu’elle était là, il la sentait déguisé, au bar, caché près à bondir pour l’attraper, le docteur était là, il l’entendait, elle le trahirais, depuis le début, depuis sa naissance il le savait, il n’avait eut qu’à l’attendre. Il ne vivait que pour un instant, il avait la chance de créer à lui seul un instant, une coïncidence. Il avait de la chance de n’être qu’un moment dans la vie de treize femmes.
Après il redeviendrait, a l’asile, il reviendrait, il savait, qu’il ne lui restait pas longtemps de liberté juste assez pour provoquer en toute un choc, un point zéro, un acte de pur folie, de la trahison naîtra la compréhension. Il se tuerait.
Il se souvient, il était dans un liquide, au chaud, il y faisait bon. Un jour, on a cherché à le tuer, enfin, il le croit, il est extirper, aspirer vers l’extérieur le froid, des pinces lui prennent le crâne et l’arrache au entrailles dans lesquels il était alimenter, créé. On le jette dehors, suffoque, crache et crie fort. Mal, tordu de douleur, irrémédiablement meurtri, anéanti, il marque sur lui et en lui les stigmates de la souffrance, les meurtrissure de son crâne, les déformation qui lui permettront par la suite d’entendre les voix
On lui parle, il la sent celle qui l’a portée dans son ventre si longtemps, son odeur, il sent son odeur, entend son cœur, sa voix, c’est bien elle. Il est vautré sur le coussin de ses seins et il dort du sommeil du juste après l’effort de sa vie, celui d’être né. Elle lui touche son crâne, son crâne meurtri.....Elle l’abandonnera dans une poubelle trois jours après, comme on jette un jouet qui nous plait plus.
Les voix s’impatiente, il n’a plus beaucoup de temps, il dessine des visages, gratte des noms, des paroles, des décors, il cherche le maximum de données, le maximum de choses, il doit finir, finir de recopier sur ce cahier les 15 chapitres, les 15 chapitres le plan du combat, les dessins de la frénésie, ces dessins qui depuis qu’il est né le torture. Né pour un instant, une scène qui un jour deviendra éternelle, il est né pour un tableau le combat contre la phallocratie.
Il se souvient de cette entretien avec le docteur, celle qui avait la même odeur que Rose, il souvient, il entend sa voix, et celle du docteur, il faut le réécrire. Il tourne les pages énervé froissés quelques unes et tombe sur une blanche, il captent un instant la voix et sautent sur la page blanche du souvenir et écrit.
Son café près de lui est toujours plein, les gouttes coulent dans la soucoupe devant sa frénésie d’écrire, il renverse le liquide noir partout.
Il faut qu’il finisse, il n’a plus que quelques minutes pour orchestrer le destin de 13 personnages, ou vivant, il ne sait, plus réalité fiction, il ne sait plus, il doit figer un moment de réalité, une scène qu’il a vécu 175 fois sans cette touche de vérité qu’il atteint aujourd’hui, sans cette touche de réalité qu’il ressent au présent, il doit compléter le tableau de sa vie.....
Des bruits, un échos qui se transforme il serait capable de dire et de prédire la moindre de leurs paroles. Il pourrait aller au fond du bar dans la deuxièmes salle, chuchoter à l’oreille de
SAVIA ce qu’elle, ou crier cette haine de la société, de son père que Vynille près de lui ressent, elle qui cherche ses mots, ou aider Gudrün dans sa recherche de l’invitation qu’on lui a envoyé. Il voit déjà Hippolyte se lever pour rejoindre Nathalie la secrétaire de son mari, il voit tout, le trouble de ce policier déguisé, qui attend le moment pour le capturer. Il entend la voix de ses chefs qui lui décompte le moment de son arrestation dans son oreillette, il sait tout, entend tout et voit même le médecin qui le regarde du coin de l'œil prête à agir.Il est partout, il ressent la moindre des émotions de chacune, il perçoit comme un souffle juste en ce concentrant su l'une d'elle, il n’ a pas besoin de lever la tête. Il perçoit leurs mouvements, leur odeur, leurs sensations dans son imagination. Il a juste besoin de l’écrire, un 175 ième fois un dernière fois, sur son cahier, pour mieux le ressentir, car jamais il ne ressentira comme aujourd’hui ce pouvoir qu’il avait d'avoir rêvé, juste à ce moment.
Il était tout, comme dieu nulle part. Il était un échos de chacune. Il écrivait pour deux, il samplait le paroles pour mieux pouvoir les aligner sur des lignes, une partition musical à quinze lignes, 15 lignes d’un seul même moment.
La femme qui vient de se lever,
le policier, elle sent la sueur, elle se sent malade, elle se dégoûte, portée par la frousse et le courage, guidé par son oreillette, elle fouille dans son manteau cherche le réconfort de la crosse de son revolver, ce revolver qui lui gratte le dos, elle ne fait pas attention. Elle est surprise par la serveuse qui ne regardait pas devant elle. Elle se rencontre, et le plateau tombe.C’est le moment d’agir pensa-t-il. C’est le signal.
Gudrün se penche près à aider la femme, un enfant s'approche . L’homme derrière elle semble lui parler à voix basse.
Tout est parfait, il connaît tous les mouvement. Il ressent le moindre action, la moindre mouvement. Combien de fois a t-il vu cette scène dans ces délires ?
Non ! il n'était pas fou, aurait il voulu dire, Vous voyez ce que j’avais prédis ce réalise !Il devait le crier à la face du monde, et Scanner serait la première pierre de la vérité.
Gudrün est étonné, elle vient de l’entendre . Elle comprend, c'est son rendez vous, le mystérieux homme qui lui a envoyer le message.
Il lui sourit, l’homme tente de s’approcher mais regarde l’autre femme celle qui a bousculé la serveuse, le policier est déjà prête à ressauter, et là l’homme s’ai qu’elle réussira.
- Je vous ai choisi, le combat doit continuer, lui dit il.
Faux. Il n'avait choisi personne, il devait les réunir c’est tout. Sa vie avait été un papier musical parfaitement chronométré. Les voix lui avait prédit l’obligation, il devait se voir se réaliser cette scène, pour se prouver qu’il n'était pas fou.
Gudrün le regarde avec intensité.
- La femme est l’avenir de l’homme
Elle sourit de connivence.
L'homme tente de se lever discrètement pour lui donner un cahier et une enveloppe.
Mais au même moment, il regarda ses deux femmes agenouillées en train de ramasser des débris au sol, la policier se gratte le dos et laisse apparaître des menottes. Il sourit, mais il reste là.
"L’une d’entre elle me trahiras" pensa-t-il
Alors aussitôt il chuchote un prénom :
-
CélineLa petite fille alors qui regardait les dames ramasser les débris de verres se retourna.
L’homme lui sourit il se relève un instant, tente de la prendre par le bras a juste le temps de ....
Une femme lui saute dessus, il a juste le temps de reverser la table et de glisser dans la poche de la petite une enveloppe, mais l’enfant ne remarque rien.
Elle regarde la dames, la dames qui alors frappe dans le dos l’homme qui tombe sur son cahier, son œuvre, et puis une autre arrive et lui plante une aiguille dans le dos.
Il ressent la douleur au plus profond de lui.
"L’une d’entre elle me trahiras"
- Tu vas te retrouver pensa t-il en sentant une dernière fois l’odeur de son docteur
Noir
Il s'endormit se rendant compte que dorénavant 13 femmes n’oublierais jamais son interpellation, que 13 femmes alors découvriront juste en un moment que leur vies n’est né que de l’imagination d’un homme, un fou qui se prenait pour dieu.
L’homme cru faire un pied de nez au voix, en écrivant et en donnât la preuve aux autres femmes de sa connaissance du présent, jusqu’au jour ou il comprit que l’une des voix, celle du narrateur, n’était que la sienne.